Apprendre en s'amusant, c'est bien plus marrant !
Comment apprendre à lire dès l'école maternelle ?

« Je veux apprendre à lire » est une demande que l’on entend souvent auprès des enfants en maternelle.

 

Dès la petite section, ils apprennent à reconnaître et à nommer la première lettre de leur prénom, puis les autres lettres et au fil des semaines et des mois, celles des prénoms de leurs camarades.

 

Et c’est comme cela qu’avec la Belette, nous nous sommes lancées dans la grande aventure de la lecture. Si votre enfant est demandeur et intéressé par la lecture, vous pouvez parfaitement l’accompagner et lui proposer des outils pour qu’il commence à lire avant son entrée au CP.

 

Quand commencer ?
Dès que son enfant en fait la demande !

Notre grande a toujours eu des facilités pour s’exprimer. Elle a appris à parler très tôt et a rapidement fait des phrases construites avec un vocabulaire qui n’a cessé de s’étoffer. Elle a également toujours été très demandeuse aussi bien pour la lecture que pour l’écriture.

 

Nous ne l’avons donc à aucun moment forcée ou obligée à lire ou à écrire quoi que ce soit mais avons simplement répondu positivement à ses demandes.

 

Lorsqu’elle a eu deux ans et demi, elle a commencé à vouloir reconnaître les lettres qu’elle voyait sur ses livres ou sur l’étagère où des lettres décoratives formaient son prénom. Nous avons commencé simplement comme ça à reconnaître, à nommer puis à dire le son qu’elles faisaient. Puis elle a rapidement su les mettre dans l’ordre pour reconstituer son prénom.

 

Une fois cet exercice acquis, elle a voulu apprendre à écrire son prénom. Tout d’abord en recopiant les lettres puis en l’écrivant sans modèle. Et après ça, tout s’est rapidement enchainé, elle a voulu aller plus loin et écrire maman, papa, tata, tontonMais une fois rentrée en petite section, son intérêt pour la lecture s’est un peu estompé.

 

Nous avons donc suivi ses envies et laissé la lecture de côté. Et puis en mars dernier, pendant le premier confinement, elle a recommencé à montrer de l’intérêt pour la lecture et c’est à ce moment là que j’ai acheté un peu de matériel pour l’accompagner dans cet apprentissage long et complexe.

 

Comment s'y prendre ?

Pas besoin d’être enseignant pour accompagner votre enfant dans l’apprentissage de la lecture.

 

Aujourd’hui, il existe une multitude d’outils en tout genre ; les livres pédagogiques, la méthode des alphas, les lettres rugueuses de Maria Montessori ou encore les applications sont accessibles pour une poignée d’euros, d’autant plus lorsqu’on les achète en seconde main.

 

Alors même si tout le monde en est capable, comment doit-on s’y prendre concrètement ?

 

Chercher des mots avec un son commun :

Une idée serait de proposer à votre enfant de choisir un mot ou un personnage qu’il aime bien. S’il prend par exemple un personnage de Disney, demandez-lui par quel son son prénom commence. Votre enfant choisira peut-être Anna, vous lui demanderez alors de retrouver dans la maison des objets ou des personnes dont le nom commence par le même son (animal, ananas, alphabet, Annabelle, arrosoir…)

 

Lorsqu’il maîtrisera l’exercice, vous pouvez avec la même logique chercher cette fois des mots qui finissent par le même son. Si on utilise le mot aubergine, il pourra vous proposer Capucine, grenadine, Martine, tartine, lapine… Et pour finir, faîtes-lui faire de même avec des sons que l’on retrouve au milieu d’un mot.

 

Il est important de répéter régulièrement cette activité (au moins une fois par jour) mais de ne pas travailler plus de 5 minutes d’affilées pour ne pas créer un blocage. Vous pouvez par exemple créer un rituel à un moment spécifique comme celui du brossage de dents du soir.

 

Nommer le son d’une lettre et pas son nom :

Je m’explique. Nous avons à tort tendance à nommer les lettres de l’alphabet et à les apprendre à nos enfants. Mais ils n’ont pas besoin de savoir nommer la lettre pour apprendre à la lire ; ils risquent d’ailleurs de confondre le nom de la lettre et le son qu’elle représente.

 

Par exemple, le lettre « M » se prononce « aime » mais fait le son « mmmm ». Ainsi, lorsque votre enfant la reconnaitra dans un mot, il saura qu’elle se prononce « mmmm » comme dans le mot « maman ».

 

Pour la Belette, nous avons commencé à identifier le son des lettres magnétiques, puis nous avons utilisé les alphas qui sont plus rigolos et pour lesquels chaque personnage a une histoire.

 

Fusionner plusieurs sons et commencer à déchiffrer des syllabes et des mots courts :

Une fois l’étape précédente bien acquise, il est temps pour votre enfant de lire des syllabes simples. Il sera alors le moment pour lui d’associer une consonne et une voyelle. Pour déchiffrer la syllabe « ma », votre enfant prononcera le son « mmmm » puis le son « aaaa ». Vous pourrez alors lui demander de prononcer les sons plus rapidement pour former le son « ma ».

 

Cette étape est très difficile pour les enfants et il peut s’écouler plusieurs semaines voire plusieurs mois avant qu’ils comprennent réellement ce phénomène de « fusion ». Mais une fois le pied dans l’étrier, il sera aisé pour eux de lire d’autres syllabes telles que « me », « mi », « mo », « mu »… et de rapidement passer à des mots courts à deux ou trois syllabes comme « mimi », « Mali », « menu », « lama »…

 

Poursuivre en suivant le rythme de votre enfant :

Une fois le mécanisme du déchiffrage acquis, vous pouvez complexifier les mots, ajouter des syllabes puis faire lire à votre enfant des phrases courtes. Le but étant de ne pas le presser et de suivre son rythme.

 

Il pourra ensuite (ou en parallèle) passer à l’écriture ; il n’est pour cette étape pas utile qu’il le fasse de manière manuscrite, l’écriture demandant beaucoup de concentration. Vous pouvez proposer de construire des mots à l’aide de lettres rugueuses, de lettres magnétiques ou d’alphas. Libre à vous de choisir la méthode qui conviendra le mieux à votre enfant ou même d’en mélanger plusieurs.

 

Le matériel que j'utilise et mon retour d'expérience

En petite section, notre Belette a appris les lettres de l’alphabet et à reconnaître quelques mots (les prénoms des élèves de sa classe, les jours de la semaine, les noms des personnages des histoires qu’elle écoutait à l’école…)

 

Lors du premier confinement, c’est moi qui suivais sa scolarité et qui lui faisais faire ses devoirs et ses exercices. Notre matinée était consacrée aux activités scolaires et créatives et lorsque Petit Chat était à la sieste, ma Belette voulait encore faire ses fiches de l’école tant est si bien qu’elle avait fait tout le travail d’une période en seulement trois semaines.

 

J’ai donc investi dans des cahiers pédagogiques (cahiers de vacances, d’activités, de coloriages magiques…) pour mes deux Loulous. Et je me suis aperçue que la grande prenait beaucoup plaisir à coller les gommettes et à faire les exercices de lecture et d’écriture.

 

Sur des sites de seconde main, j’ai aussi trouvé un coffret des alphas ainsi qu’une ardoise avec des alphas magnétiques. Le jour où nous les avons reçus, nous avons passé notre matinée à jouer aux sons des alphas la Belette, Petit Chat et moi.

 

Les alphas pour comprendre et repérer les sons :

J’aime beaucoup cet outil car il permet à la fois de visualiser les lettres minuscules, mais aussi de repérer correctement les sons de chaque lettre. Les Loulous les utilisent régulièrement mais pas pour la même chose.

 

Lorsque la Belette veut écrire un mot, nous regardons les alphas et nous essayons de trouver ensemble auquel correspond le son (ou phonème) qu’elle recherche. Et lorsqu’elle a du mal à déchiffrer un mot, elle l’écrit avec les alphas puis elle le lit plus facilement. De mon côté et pour faciliter un peu plus cette étape de lecture, je découpe le mot en syllabes bien distinctes.

 

Petit Chat lui n’a pas encore 3 ans ; il les utilise pour apprendre à prononcer correctement les mots. Car même s’il passe ses journées à parler, il a encore du mal à prononcer certains sons comme le « ch », le « f » ou le « s ». Mais depuis un an et grâce à cette méthode, il a fait de réels progrès au niveau du langage !

 

À chacun des alphas est associée une petite histoire qui permet de bien prononcer le son. Par exemple, le « L » correspond à : « une limace avec une longue langue ». Cette approche ludique permet aux enfants de mémoriser facilement leur son.

 

Avec la Belette, nous avons travaillé sur chaque lettre en cherchant dans la maison ou dans notre entourage des noms d’objets ou des prénoms qui possèdent ces mêmes sons.

 

Les objets de tous les jours pour s’entrainer :

Aujourd’hui, tout et n’importe quoi nous sert de support pour lire et déchiffrer. Les emballages en carton, les panneaux de signalisation, les livres et les magazines. J’ai d’ailleurs pris l’habitude de ne pas lire à la place de la Belette ; je la laisse trouver par elle-même les mots qu’elle rencontre chaque jour est qu’elle est capable de lire.

 

Nous prenons notre temps et je la laisse découvrir la lecture. Elle sait déjà lire les syllabes simples et quelques sons composés comme le « ou » et le « on ». Nous commençons en ce moment à aborder les sons « in » et « ai » ainsi que les subtilités des lettres muettes !

 

Puisque c’est encore le début, elle bloque quelques secondes et me demande de l’aide à chaque fois qu’elle les rencontre. Parfois je lui donne la réponse, parfois je la laisse trouver par elle-même en lui montrant des sons identiques sur ses livres de lectures ou sur des fiches que je lui ai faites.

 

Les livres pédagogiques pour travailler des sons précis :

Comme je le disais précédemment, nous utilisons différents ouvrages pour les sons composés.

 

Le premier : « Premier pas vers la lecture » avec Dora l’exploratrice est un livre illustré d’une trentaine de pages qui regroupe :

– les sons simples tels que « a », « i », « o »,

– les sons composés comme « ou » et « on »,

– les syllabes « babebi…», « ra-reri… » etc.

 

Chaque item est associé à plusieurs mots illustrés par un dessin ainsi qu’une phrase en écriture cursive.

 

C’est ce livre que nous utilisons pour permettre à la Belette de retrouver les sons complexes qu’elle n’arrive pas encore à déchiffrer. Nous lisons ensemble les phrases mais ne nous attardons pas pour lire les mots illustrés. Je les utilise en revanche avec Petit Chat pour qu’il puisse acquérir plus de vocabulaire.

 

Le second livre : « J’apprends à lire avec Sami et Julie » est plus complet ; il utilise la méthode syllabique pour l’apprentissage de la lecture. C’est un livre qui est dans la chambre de la Belette et qu’elle feuillette parfois seule le soir avant d’aller se coucher. Elle le sort aussi régulièrement pour lire avec moi certaines pages.

 

C’est un livre que j’apprécie beaucoup puisqu’il est très complet et permet de travailler différentes choses en expliquant notamment comment créer et lire une syllabe mais aussi des mots simples.

 

À chaque nouveau son, il y a un petit personnage qui montre comment reproduire le phonème (son que l’on écoute). De plus, les mots sont écrits en police classique mais aussi en écriture cursive afin que les enfants puissent recopier plus facilement les mots qu’ils ont lus. Enfin, les phonèmes étudiés apparaissent en rouge sur les pages et les lettres muettes en bleu.

 

Régulièrement, on retrouve en double-page des exercices de révisions pour vérifier que les sons et les mots ont bien été compris. Cet outil très complet permet de comprendre progressivement le principe de la lecture et d’avancer au rythme de l’enfant.

 

L’application « Syllabique » pour s’entrainer et s’évaluer de manière autonome :

Cette application gratuite est facilement téléchargeable sur tablette ou téléphone. Elle consiste à retrouver la première syllabe des mots illustrés et la difficulté augmente au fur et à mesure qu’on avance dans les niveaux.

 

On peut choisir la police (minuscules, majuscules ou lettres cursives) et des étapes de révisions sont disponibles pour vérifier que les phonèmes étudiés précédemment ont bien été acquis.

 

Les résultats de chaque étape sont enregistrés et permettent de retravailler plusieurs fois un son. Cette application est ludique mais ne remplace évidemment pas la lecture. Au-delà d’une dizaine de minutes sur cette application, la concentration de votre enfant diminue fortement et le travail fourni risque alors de ne plus être efficace. Veillez donc à fractionner et à limiter son utilisation.

 

Les livres de Céline Alvarez pour lire tout seul :

Ce sont des livres très bien faits et faciles à prendre en main pour des enfants de maternelle. Les histoires sont courtes et écrites en lettres capitales ; cela est plus facile pour les petits puisqu’ils commencent à reconnaître les lettres « bâton » bien avant de s’intéresser aux lettres minuscules.

 

Le code couleur utilisé permet lui aussi de faire ressortir les sons composés en vert et les lettres muettes en gris clair afin d’aider les enfants à comprendre qu’elles ne se prononcent pas.

 

En conclusion

Il n’y a pas de méthode toute faite, tout dépendra de votre enfant et de son intérêt pour la lecture. Soyez patients, variez les exercices et les méthodes et ne forcez jamais votre enfant ; adaptez-vous plutôt à sa demande.

 

Et si vous n’observez aucun intérêt pour la lecture en maternelle, pas de panique. Lisez-lui des histoires, des comptines, des articles de magazines, des bandes dessinées, des mangas… tout est bon pour partager un moment de lecture avec votre enfant. Observez-le et lorsqu’il sera prêt, il vous le fera savoir.

 

Enfin, si vous ne vous sentez pas prêt ou que votre enfant est rebuté par la lecture, attendez simplement qu’il rentre en classe de CP, les instituteurs sauront à la perfection prendre le relai.

 

Et chez vous, comment se passe l’apprentissage de la lecture pour vos loulous?

 

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