Apprendre en s'amusant c'est bien plus marrant !
Comment apprendre à compter dès l'école maternelle ?

Il y a maintenant plus d’un an, je vous proposais des outils pour accompagner les enfants dans les prémices de la lecture. Ma Belette était (et est toujours) très demandeuse et maîtrise de mieux en mieux cet apprentissage.

En début d’année, suite au protocole sanitaire, aux fermetures des écoles et aux absences des maîtresses, les Loulous sont beaucoup restés à la maison. Et comme le temps froid et pluvieux nous a obligés à rester à l’intérieur, j’en ai profité pour créer un peu de matériel pour une initiation aux mathématiques.

Je vous conseille tout de même d’attendre que vos enfants soient demandeurs ; vous pourrez plus facilement leur proposer plusieurs activités. Gardez en tête qu’il ne faut jamais les forcer, juste les accompagner.

 

Quand commencer ? Dès que son enfant en fait la demande !

Comme pour la lecture, on attendra que l’enfant soit demandeur. La rencontre avec les chiffres et les nombres arrive beaucoup plus vite que celle des lettres.

Dès leur plus jeune âge, les enfants sont confrontés aux chiffres et en particulier « un », « deux » et « trois » puisque nous les utilisons quotidiennement.

Les chaussures et les chaussettes vont par deux, tout comme les bras, les jambes… En revanche, on n’a qu’une seule tête et une seule bouche. La notion de quantité est là bien avant l’âge de 18 mois.

Les chiffres sont aussi utilisés lorsque votre enfant agit au quotidien. Allez, on donne la main et à trois on saute. C’est l’heure de mettre la table, nous sommes quatre, il faut donc quatre assiettes, verres et couverts. Tu manges la moitié des légumes et moi le reste.

Bref, dès leur plus jeune âge et sans s’en rendre compte, les enfants sont en contact avec toute sorte de notions mathématiques qu’ils intègrent au fur et à mesure, mais dont ils n’ont pas forcément conscience.

Il n’y a donc pas besoin de matériel particulier, n’importe quelle situation peut être un outil d’initiation à l’apprentissage des mathématiques.

 

La pâtisserie, un outil magique pour aborder les principales thématiques.

Pas besoin de lire des quantités d’ouvrages même s’il existe plusieurs livres pédagogiques pour les plus grands. En effet, entre 18 à 24 mois, les enfants sont capables d’apprendre le dénombrement puisqu’ils comptent généralement jusqu’à trois !

Il y a plusieurs volets dans tout ce qui concerne l’apprentissage des mathématiques. Dans cet article, je vais principalement m’intéresser à accompagner l’enfant à se familiariser avec les chiffres, apprendre à compter, à dénombrer ou encore à calculer.

Par où commencer ? Comment peut-on faire ?

Vous pouvez choisir une activité en relation avec les mathématiques que les enfants adorent. À la maison, c’est clairement la pâtisserie ! Elle représente l’occasion parfaite pour reconnaître des chiffres, apprendre à compter et trouver des quantités.

Un fois la recette trouvée, vous pouvez demander au plus jeune de vous nommer les chiffres qu’il voit pour les quantités de farine, de beurre ou encore de sucre. Et pour les plus grands, vous pouvez leur demander de nommer directement le nombre.

Vous pouvez aborder les notions de poids et de volume. En effet, si dans votre recette on vous demande autant de farine que de sucre, faites remarquer à vos enfants que pour la même quantité, la farine prend plus de place que le sucre. Ils pourront ainsi en déduire que la farine est plus légère.

Une fois les ingrédients mis dans de petits récipients, demandez à vos Loulous de transvaser les ingrédients dans un saladier et de compter avec eux le nombre de cuillères.

Lorsque l’appareil est prêt et que vous le versez dans un moule, demandez quelle est sa forme, combien il possède de côtés, de sommets, d’arêtes (si c’est un moule à cake) et faites mesurer son diamètre… Enfin, une fois le gâteau prêt, il ne vous reste plus qu’à commencer l’initiation aux fractions !

En bref, la pâtisserie permet d’allier un moment convivial et gourmand avec les mathématiques.

 

Les autres outils pour apprendre les mathématiques.

Il existe bien évidemment autant de moyens d’apprendre les mathématiques que d’enfants. Si quelque chose ne fonctionne pas, pas de panique, il suffit généralement de proposer de nouveau l’outil un autre jour et/ou dans un autre contexte. Mais vous pouvez aussi modifier votre approche en essayant de passer par une autre activité qui plaît à votre enfant.

 

Les jeux de cartes pour commencer :

Après avoir trié le jeu de « Uno » et conservé les chiffres, demandez à votre enfant de regrouper tout les « un », puis tous les « deux »  etc.

Si votre enfant a moins de 24 mois, l’activité doit être simple et rapide. Conservez uniquement les cartes où figurent les chiffres 1, 2 et 3. Déposez une carte de chaque catégorie face visible puis créez une pioche avec les autres. À tour de rôle, tournez une carte, déposez-la sur le bon tas puis nommez-la. Lorsque toutes les cartes ont été retournées, vous pouvez recommencer la partie ou passer à autre chose.

Plus votre enfant est grand, plus vous pouvez ajouter des cartes et des chiffres. De plus, c’est un atelier que vous pouvez laisser à disposition de votre enfant pour qu’il joue seul.

 

En fonction de son évolution et de son envie, vous pouvez aussi lui proposer un jeu de cartes traditionnel en retirant les figures. Chaque carte indique un chiffre correspondant au nombre de symboles. De fait, il peut compter le nombre de « carreau » et déduire qu’il correspond au chiffre inscrit dans les angles.

Attention, il se peut que votre enfant soit déstabilisé par le chiffre écrit à l’envers. C’était par exemple le cas de Petit Chat, c’est pourquoi nous avons moins utilisé cet outil.

 

Des fiches plastifiées pour apprendre à écrire les chiffres :

Beaucoup d’enfants sont attirés par les lettres et les chiffres rugueux donc si vous en avez en votre possession, je vous conseille de leur laisser à portée de main. Ici, nous possédons un livre mais nous avons aussi des cartes ardoise que j’associe avec un dé et des autocollants.

Je ne pense pas me tromper en disant que c’est l’outil préféré de Petit Chat. Il commence par lancer le dé puis il colle sur une feuille le nombre d’autocollant correspondant au nombre qu’il vient de faire ; enfin il trace un sac pour les regrouper. Après cet exercice, il recherche la carte ardoise correspondante avant d’y écrire le chiffre à l’aide d’un feutre effaçable.

Cette activité permet de faire le lien entre le chiffre et la quantité qu’il représente. Elle permet aussi d’apprendre à tracer le chiffre en suivant les pointillés.

 
On commence par tracer avec son doigt
Puis on utilise un feutre !

Des petites fiches « maison » pour comprendre certains nombres :

La Belette étant au CP, elle fait régulièrement des mathématiques en classe et maîtrise bien les nombres jusqu’à 69. Mais après, tout se complique ! Pour l’aider, j’ai fabriqué des fiches « maison » afin d’expliquer la subtilité de certaines dizaines et en particulier 70, 80 et 90.

Dans ces fiches donc, j’explique que dans 70 et 90 se cache une dizaine. J’ai aussi pris le temps d’écrire cela de telle manière qu’elle puisse clairement le visualiser.

Pour 80, j’ai utilisé mon outil chouchou : le boulier ! En montrant la quantité que représentait 80, elle a pu se rendre compte qu’on retrouve dans ce nombre 4 fois les 20 billes.

Et en parallèle, nous en avons profité pour nous pencher sur les centaines.

 

Une balance de cuisine pour s’initier aux dizaines et aux centaines :

La balance de cuisine est ludique puisqu’elle permet de trouver le poids d’un objet tout en apprenant à lire les nombres plus grands.

Le mode opératoire est tout simple : après avoir choisi un objet à peser, déposez-le sur la balance et demandez à votre enfant de nommer individuellement les chiffres. Puis à l’aide des petits papiers où figures des chiffres, demandez-lui de reconstituer le poids de l’objet. Laissez-le nommer le nombre puis valider sa réponse.

Nous avons commencé en utilisant des papiers colorés, puis nous sommes passés sur des papiers blancs et pour finir, nous avons supprimé les cases. Au bout de quelques objets, la Belette a eu un déclic et elle maîtrise désormais plutôt bien les nombres à trois chiffres.

Volontairement, je n’ai pas poursuivi le travail avec des nombres plus grands car je n’ai pas senti d’intérêt particulier de la part de ma grande. Elle est davantage attirée par la lecture des recettes de cuisine que par la découverte des nombres plus grands.

 

Le boulier, mon outil indispensable dans l’apprentissage des mathématiques :

Chez nous le boulier est là depuis la naissance des enfants. Utilisé tout d’abord en décoration, il a vite été adopté par les enfants qui ont aimé déplacer les billes de couleurs d’un côté à l’autre. Il leur a ainsi permis de travailler leur motricité fine avant de devenir un outil d’apprentissage.

Vous l’aurez compris, le boulier est pour moi l’outil à avoir à la maison, en particulier pour faire des calculs. Il est en effet indispensable lorsqu’il n’est plus possible de compter avec ses doigts ; il permet à la fois de compter et de visualiser, l’enfant peut donc faire correspondre un nombre à une quantité !

 

C’est l’outil idéal pour l’apprentissage et la compréhension des tables d’addition et de multiplication car votre enfant peut réellement visualiser les calculs ! On déplace les billes d’un côté à l’autre dans les additions et les soustractions puis on fait des groupes pour les multiplications.

Il aide à la fois pour le calcul mental et pour les calculs posés car le fait de pouvoir visualiser les quantités avec les billes permet aux enfants de mieux se représenter les quantités.

En revanche, ce qui est valable pour un enfant ne l’est pas forcément pour un autre. Petit Chat a compris le principe du boulier, mais il préfère utiliser les Duplos pour visualiser les nombres et les quantités.

 

Et en vrac, d’autres outils que j’utilise :

Un petit jeu pour s'initier aux additions
Un sudoku pour la Belette

Oui mais moi, je suis nul en maths !

Les mathématiques, c’est souvent un point de crispation lorsque les enfants grandissent.

En tant qu’enseignante, j’entends souvent cette phrase « mais c’est normal que j’aie de mauvaises notes, je suis nul en maths ». C’est quelque chose qui est tellement ancré dans leur tête que même en réussissant un exercice compliqué, le discours resterait fataliste avec des arguments tels que « oui, mais là j’ai réussi parce que c’était facile ! »

Et comme le mental a une influence sur les résultats, à force de se répéter que l’on est nul, on finit par se conforter dans cette optique et finalement le devenir. Et ça, ce n’est pas moi qui le dis mais une étude de Virginie Bonnot présentée en 2006 à Clermont Ferrand !

Si vos enfants présentent des difficultés dans cette matière, Internet est une source illimitée d’outils et d’astuces en tout genre. De plus, chaque enfant est différent, et une même notion pourra alors ne pas être appréhendée de la même manière.

 

Utiliser des cas concrets pour aider vos enfants.

L’école a tendance à présenter une notion d’une certaine façon. Certains enfants vont comprendre tout de suite le principe, d’autres le comprendront plus tard et un petit nombre ne le comprendra jamais. Pour ces derniers, il faut adapter les outils et les approches. Et c’est souvent plus facile de comprendre quelque chose si on lui donne du sens.

Je m’explique.

Quel est l’intérêt de calculer un périmètre ou une surface ? A quoi cela sert vraiment ? Est-ce que cela va me servir dans la vie ? Je peux vous dire que pour un élève de CM1, l’utilité n’est pas évidente. Mais si on lui associe un projet pédagogique, cela rend le travail plus concret.

Je veux fabriquer une jardinière d’un mètre de large et de 3 mètres de long. Je vais donc devoir calculer le périmètre pour trouver la quantité de planche qu’il va me falloir. J’aurai aussi besoin de calculer la surface pour savoir quelle quantité de terreau je devrai acheter. Je vais planter des tomates et je sais qu’elles ont besoin d’être espacées d’une cinquantaine de centimètres. Combien vais-je devoir en commander ?

Je pense donc que les parents ont un rôle à jouer dans cette affaire. Initier les enfants dès leur plus jeune âge leur permet de mettre un pied dans les mathématiques pour les découvrir de manière ludique.

Encore une fois, il existe autant de méthodes d’apprentissage des mathématiques qu’il existe d’enfant. Il n’y a donc aucune règle ; la clé réside dans le fait de s’adapter aux demandes et aux envies de votre enfant.

Mais j’aurais tout de même tendance à vous dire que plus c’est concret et mieux ça fonctionne. Tous les outils dont vous aurez besoin sont déjà chez vous, il ne vous reste plus qu’à vous laisser guider par votre enfant.

 

Alors, envie d’initier vos enfants aux mathématiques ? Dites-moi tout en commentaires !

 

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